Saturday 30 January 2016

La CIA et la Guerre Froide Culturelle III

S’en suivit une volée de télégrammes entre le Département d’État et les missions USIA [Agence d’Information des États-Unis] (Berlin, Brême, Düsseldorf, Francfort, Hambourg, Munich, Hanovre, Stuttgart,  Fribourg, Nuremberg, Paris) alors que l’interdiction des livres s’accélérait : ‘Enlevez tous les ouvrages de Sartre des collections de toutes les Amerika Hauser.’ ‘Tous les ouvrages des auteurs suivants doivent être enlevés : Dashiell Hammett, Helen Kay, Gene Weltfish, Langston Hughes, Edwin Seaver, Bernhard Stern, Howard Fast. […] John Abt, J. Julius, Marcus Singer, Nathan Witt. […] W. E. B. Dubois, William Foster, Maksim [sic] Gorki, Trofim Lysenko, John Reed, Agnes Smedley.’ Herman Melville fut harponné, et tous les livres illustrés par Rockwell Kent furent retirés. […]
Le nombre moyen d’ouvrages envoyés vers l’étranger par l’USIA en 1953 plongea de 119.913 à 314. Nombre de livres retirés des bibliothèques avaient été brûlés par les nazis. Condamnés au pilori pour la seconde fois furent La Montagne Magique de Thomas Mann, les Œuvres choisies de Tom Paine, la Théorie de la Relativité d’Albert Einstein, les écrits de Sigmund Freud, Pourquoi Je Suis Devenue Socialiste d’Helen Keller, et Dix Jours qui Ébranlèrent le Monde de John Reed. L’essai de Thoreau De la Désobéissance Civile fut banni par les USA en même temps qu’il fut interdit par la Chine maoïste.  p.193-194

‘…encore aujourd’hui, on accorde aux communistes et sympathisants communistes une certaine respectabilité dans les cercles intellectuels et culturels que l’on n’aurait jamais accordé à un nazi ou un néo-fasciste.’ p.227

…l’absolutisme en politique, qu’il prenne la forme du maccarthysme, d’un anti-communisme libéral, ou du stalinisme, n’était pas une question de gauche ou de droite, il cherchait à ne pas laisser l’Histoire dire la vérité. ‘C’est tellement corrompu, il ne s’en rend même pas compte,’ dit Jason Epstein. ‘Quand ces gens parlent d’une « contre-intelligentsia », ce qu’ils font c’est qu’ils créent un système de valeurs faux et corrompu destiné à soutenir l’idéologie dans laquelle ils sont engagés sur le moment. La seule véritable chose à laquelle ils sont voués c’est le pouvoir, et l’introduction de stratégies tsaristes-stalinistes dans la politique américaine. Ils sont tellement corrompus qu’ils ne s’en rendent probablement pas compte. Ce sont de mesquins apparatchiks menteurs. Des gens qui ne croient en rien, qui sont contre quelque chose, ne devraient pas partir en croisade ou commencer des révolutions.’ p.229

[Président des USA Harry Truman en 1948 après une visite à la National Gallery:] ‘C’est un plaisir d’observer la perfection et ensuite de penser  aux modernes fainéants et insensés. C’est comme comparer Christ et Lénine.’ p.252

Au Congrès [des USA], une campagne fut lancée par un Républicain du Missouri, George Dondero, qui déclara que le modernisme faisait tout simplement partie d’un complot mondial destiné à affaiblir la résolution américaine. ‘Tout art moderne est communiste,’ annonça-t-il… ‘Le cubisme vise à détruire par un désordre arrangé. Le futurisme vise à détruire via le mythe de la machine…Le dadaïsme vise à détruire par le ridicule. L'expressionnisme vise à détruire en copiant le primitif et l’insensé. L’abstractionnisme vise à détruire par la création de brainstorms… Le surréalisme vise à détruire par la négation de la raison.’ p.253

[Tom Braden, CIA, à propos de la Guerre Froide culturelle] ‘…C’est une des raisons pour lesquelles cela devait être fait officieusement ; ça devait être officieux parce que cela aurait été refusé s’il avait fallu organiser un vote démocratique. Afin d’encourager l’ouverture, nous devions opérer en secret.’ Là encore on retrouve ce sublime paradoxe de la stratégie américaine pendant la Guerre Froide culturelle : afin de promouvoir l’acceptation de l’art produit en (et vanté comme l’expression de la) démocratie, le procédé démocratique lui-même devait être contourné. p.257

[Eva Cockroft dans un article de 1974 ‘Expressionnisme Abstrait : Arme de la Guerre Froide’] : ‘Les liens entre la politique de la Guerre Froide culturelle et le succès de l’expressionnisme abstrait ne sont pas une simple coïncidence…En termes de propagande culturelle, les fonctions à la fois de l’appareil culturel de la CIA et les programmes internationaux du MoMA [Musée d’Art Moderne] étaient proches et, en fait, se supportaient mutuellement.’ p.263

En 1948, Lincoln Kirstein, ex-activiste du MoMA, se plaignait dans Harper’s que le musée ‘a fait son boulot presque trop bien’ en se transformant en ‘une académie abstraite moderne’ dont il définissait les principes comme ‘l’improvisation comme méthode, la déformation comme formule, et la peinture…comme un amusement manipulé par des décorateurs d’intérieur et des vendeurs sous pression’. p.265

Thursday 28 January 2016

La CIA et la Guerre Froide Culturelle II

Il fut un temps où le New York des années 1930 fut décrit comme ‘la partie la plus intéressante de l’Union Soviétique’. p.47

En avril [1949], Henry Luce, propriétaire et directeur de rédaction de l’empire Time-Life, supervisa personnellement une double page dans le magazine Life attaquant les dégradations du Kremlin  et de ses ‘dupes’ américaines. Montrant cinquante photos d’identité, l’article était une attaque ad hominem qui préfigurait les listes noires officieuses du sénateur McCarthy. Dorothy Parker, Norman Mailer, Leonard Bernstein, Lillian Hellman, Aaron Copland, Langston Hughes, Clifford Odets, Arthur Miller, Albert Einstein, Charlie Chaplin, Frank Lloyd Wright, Marlon Brando, Henry Wallace – tous furent accusés de fréquenter le communisme. Ceci venait du même magazine Life qui en 1943 avait alloué un numéro entier à l’URSS, affichant Staline sur la couverture, et louant le peuple russe et l’Armée Rouge. p.52

Sous-estimer le rôle du gouvernement britannique dans la fabrication d’une image chaleureuse de Staline durant l’alliance du temps de la guerre revient à ignorer l’une des vérités fondamentales de la Guerre Froide : l’alliance entre le monde libre et la Russie contre les nazis fut le moment où l’histoire elle-même semble avoir conspiré pour former l’illusion que le communisme était un système politique acceptable. Le problème auquel le gouvernement britannique dut faire face après la 2ème GM était de savoir comment démonter les fausses vérités qu’il avait systématiquement construites ou défendues durant les années précédentes. p.58

‘Le public français est largement, et de manière choquante, ignorant de la vie et de la culture américaines,’ écrivit [Sidney] Hook. ‘Son image de l’Amérique est un patchwork d’impressions dérivées de la lecture de romans sur les manifestations et la révolte sociales (Les Raisins de la Colère de Steinbeck est pris pour un compte-rendu fidèle et représentatif), les romans de la dégénérescence américaine (Faulkner) et l’ineptie (Sinclair Lewis), du visionnage de films américains, et de l’exposition à un barrage communiste incessant qui s’infiltre dans la presse non communiste. La rééducation informationnelle du public français me semble être la tâche la plus fondamentale et la plus pressante de la politique démocratique américaine en France, un objectif vers lequel presque rien d’effectif n’a été fait.’
...
En réalité, ce que [Hook] proposait était l’expurgation des expressions du style de vie américain qu’il jugeait être en conflit avec la ‘politique démocratique’ du gouvernement à l’étranger. C’était une distorsion phénoménale des principes même de la liberté d’expression, irréconciliable avec les prétentions d’une démocratie libérale au nom de laquelle cela était proposé. p.70

Alors qu’il [Irving Brown] soutenait énergétiquement le Congrès [de Berlin sur la Liberté Culturelle – propagande US anti-soviétique], son inclination naturelle était de dépenser l’argent disponible pour financer Force Ouvrière, appuyée par la CIA, dans ses tentatives de casser les syndicats de dockers à Marseille, où les fournitures et l’approvisionnement en armes du plan Marshall faisaient face à un blocus quotidien. p.94

L’objectif dans le soutien des groupes gauchistes [dont la gauche non communiste] n’était pas de les détruire ni même de les dominer, mais plutôt de maintenir une proximité discrète et de surveiller la pensée desdits groupes ; de leur fournir un moyen d’expression qui serve de soupape d’évacuation [à leur colère] ; et, en dernier recours, d’exercer un droit de veto sur leur communication au grand public et éventuellement leurs actions, au cas où ils deviendraient trop ‘radicaux’. p.98

…l’Union Soviétique dépensait plus en propagande culturelle en France seule que les Etats-Unis dans le monde entier. p.115

La liberté culturelle n’était pas donnée. Au cours des 17 années suivantes, la CIA allait pomper des dizaines de millions de $ dans le Congrès pour la Liberté Culturelle et autres projets connexes. Avec un engagement de ce type, la CIA agissait de facto comme le Ministère de la Culture américain. p.129

…sur la période 1963-66, des 700 subventions de plus de 10.000$ données par 164 fondations, au moins 108 incluait un financement partiel ou complet venant de la CIA. p.134-135

Le plan ‘doctrinaire’ ou ‘stratégique’ du PSB [Psychological Strategy Board] fut à l’origine proposé comme un document stratégique appelé PSB D-33/2. Le document lui-même est toujours classifié, mais dans un long mémo interne un officier inquiet du PSB, Charles Burton Marshall, cita librement les passages qui lui causaient le plus de problèmes. ‘Comment un gouvernement [peut-il] interposé avec un vaste système doctrinal de son cru sans prendre la coloration du totalitarisme ?’demanda-t-il. ‘Le document n’en indique aucun. En effet, il accepte l’uniformité comme un substitut pour la diversité. Il postule un système justifiant « un type particulier de croyance et de structure sociales », fournissant « un ensemble de principes pour les aspirations humaines », et embrassant « tous les champs de la pensée humaine » - « tous les champs des intérêts intellectuels, de l’anthropologie et des créations artistiques à la sociologie et la méthodologie scientifique. »’ Marshall (qui allait devenir un fervent opposant au PSB) continua en critiquant l’appel du document à ‘ « une machinerie » destinée à produire des idées représentant « le style de vie américain » sur « une base systématique et scientifique. »’ ‘Il anticipe « une production doctrinale » sous un « mécanisme de coordination, »’ nota Marshall. ‘Il affirme « la priorité [premium] donnée à une action rapide et positive permettant de galvaniser la création et la distribution d’idées »…Il prévoit un « mouvement intellectuel à long terme » comme naissant de cet effort et ayant l’objectif non seulement de contrer le communisme mais en fait de « casser les schémas de pensée doctrinaires mondiaux » fournissant une base intellectuelle aux « doctrines hostiles aux objectifs américains. »’ Sa conclusion était sans appel : ‘C’est aussi totalitaire qu’on peut l’être.’
Marshall avait également un problème avec le fait que le PSB comptait sur ‘« des théories sociales non rationnelles »’ qui mettaient l’accent sur le rôle d’une élite ‘ « d’une manière faisant penser à Pareto, Sorel, Mussolini et autres. »’… ‘Les individus sont relégués au dernier rang,’ Marshall continua. ‘La supposée élite émerge comme étant le seul groupe qui compte. L’élite est définie comme « ce groupe numériquement restreint capable de et intéressé par la manipulation de sujets doctrinaux », les hommes d’idées qui tirent les ficelles intellectuelles « en formant, ou au moins en prédisposant, les attitudes et opinions » de ceux qui, à leur tour, mènent l’opinion publique.’… L’utilisation d’élites locales devait servir à cacher l’origine américaine de cet effort ‘en sorte qu’il paraisse être un développement indigène’. Mais cela n’était pas juste destiné aux étrangers. Bien que le document niait toute intention d’utiliser de propagande à l’encontre des Américains, il s’engageait en faveur d’un programme d’endoctrinement dans les forces armées en injectant les idées justes dans les bandes dessinées des soldats, et en incitant les chapelains à les propager. p.149-150

Wednesday 27 January 2016

Les libérés de la Sécu

26/01/2016 – 08H00 Vannes (Breizh-info.com) – Maître Ludovic Durain, avocat aux barreaux de Vannes et de Tours, déclare au micro de Jean-Michel Le Bot, du Mouvement des libérés de la Sécurité Sociale, qu’il s’est lui aussi « libéré » de ces contraintes administratives françaises. Il est ainsi le premier avocat de France, à déclaré ouvertement s’être libéré du système de la sécurité sociale, et à rejoindre le mouvement fondé par Claude Reichman .  Pour le moment, l’avocat a souscrit une assurance « de son choix, comme le droit le permet, pour l’assurance maladie ». Il parle également de faire la même démarche pour l’assurance retraite. « Quand je constate que certains systèmes sont voués à l’échec, j’essaie de trouver la parade pour prévenir et garantir ma retraite, mon avenir. ».

http://www.breizh-info.com/2016/01/26/vannes-le-premier-avocat-libere-de-la-securite-sociale-est-breton/

http://www.youtube.com/watch?v=dmItrFPU0-w

Voir aussi:

http://www.claudereichman.com/mlps.htm

http://jequittelasecu.blogspot.fr/

Tuesday 26 January 2016

La CIA et la Guerre Froide Culturelle I


Frances Stonor Saunders


Qui mène la danse ? La CIA et la Guerre froide culturelle (épuisé)


Les individus et institutions subventionnés par la CIA devaient prendre part à une vaste campagne de persuasion, une guerre de propagande dans laquelle ‘propagande’ était défini comme ‘n’importe quel effort ou mouvement organisé pour disséminer de l’information ou une doctrine particulière au moyen d’informations, d’attractions ou arguments spéciaux destinés à influencer les pensées et actions de n’importe quel groupe donné.’ Un élément vital de cet effort était la ‘guerre psychologique’, qui était définie comme ‘l’utilisation planifiée par une nation de la propagande et d’activités autres que le combat et qui communiquent des idées et de l’information destinées à influencer les opinions, les attitudes, les émotions et le comportement de groupes étrangers en sorte que cela aidera à l’accomplissement des objectifs nationaux.’ De plus, le ‘type de propagande le plus efficace’ était défini comme celui grâce auquel ‘le sujet de dirige dans la direction que vous souhaitez pour des raisons qu’il croit être siennes’. p.4

En tant que compositeur, [Nicolas] Nabokov fut assigné à la section musique [de la Division du Contrôle de l’Information, branche de l’US Strategic Bombing Survey en Allemagne en 1945], où on attendait de lui qu’il ‘établisse des armes psychologiques et culturelles efficaces pour détruire le nazisme et promouvoir le désir sincère d’une Allemagne démocratique. Sa tâche fut ‘d’éjecter les nazis de la vie musicale allemande et d’autoriser les musiciens allemands (leur donner le droit d’exercer leur profession) qui croyaient être des Allemands « propres »,’ et de ‘contrôler les programmes des concerts allemands et de faire en sorte qu’ils ne deviennent pas des représentations nationalistes.’ p.13

En plus de Furtwängler, Herbert von Karajan et Elisabeth Schwarzkopf furent tous deux bientôt exonérés par des commissions alliées, en dépit de leur passé douteux. Dans le cas de von Karajan, cela n’était pour ainsi dire pas nié. Il était membre du parti depuis 1933, et n’hésitait jamais à débuter ses concerts avec ce morceau favori des nazi qu’était ‘Horst Wessel Lied’. Ses ennemis l’appelaient ‘SS Colonel von Karajan’. Mais en dépit de son approbation du régime nazi, il fut rapidement remis en place comme chef incontesté du Philharmonique de Berlin, l’orchestre qui dans les années suivant la fin de la guerre fut présenté comme le rempart symbolique du totalitarisme soviétique. p.15

William Donovan, chef du Service de Renseignements US en temps de guerre, prononça un jour une phrase restée célèbre : ‘J’embaucherai Staline si je pensais que cela nous aiderait à vaincre Hitler.’ Dans un retournement de veste trop facile, il était désormais évident que les Allemands ‘devaient devenir nos nouveaux amis, et les Russes-sauveurs l’ennemi’. Pour Arthur Miller, ceci était ‘une chose ignoble. Il m’a semblé dans les années qui suivirent que ce changement radical, ôter les étiquettes Bien et Mal à une nation pour les coller à une autre, contribua à éroder la notion même d’un monde ne serait-ce que théoriquement moral. Si l’ami du mois passé pouvait si rapidement devenir l’ennemi de ce mois-ci, quelle profondeur de réalité le bien et le mal pouvaient-ils avoir ? Le nihilisme – encore pire, l’amusement fatigué – envers le concept même d’un impératif moral, qui allait devenir le signe de la culture internationale, naquit au cours de ses huit à dix années de réalignement suite à la mort d’Hitler.’ p.16

La promotion d’artistes noirs allait devenir une priorité urgente pour les soldats Américains de la Guerre Froide. p.20

En accord avec les universitaires, auteurs et directeurs de pièces américains, un vaste programme théâtral fut lancé. Des pièces de Lillian Hellman, Eugene O’Neill, Thornton Wilder, Tennessee Williams, William Saroyan, Clifford Odets et John Steinbeck furent présentées à un public enthousiaste, amassé dans des théâtres glacés où des stalactites menaçantes pendaient des plafonds. Suivant le principe de Schiller d’un théâtre comme ‘moralische Anstalt’ [institution morale], selon lequel les hommes peuvent assister à la représentation des principes de base de la vie, les autorités américaines établirent une liste des leçons morales souhaitables. Ainsi, sous la rubrique ‘Liberté et Démocratie’ vinrent Peer Gynt d’Ibsen, Le Disciple du Diable de Shaw, et Abe Lincoln dans l’Illinois de Robert Sherwood. ‘Le Pouvoir de la Foi’ se trouvait exprimé dans les drames de Faust, Goethe, Strindberg, Shaw. ‘L’Égalité de l’Homme’ était le message à tirer de Lower Depths de Maxim Gorki et du Médée de Franz Grillparzer. Sous la rubrique ‘Guerre et Paix’ on trouvait Lysistrate d’Aristophane, La Fin du Voyage de R. C. Sherriff, Skin of our Teeth de Thornton Wilder, et A Bell for Adano de John Hersey. ‘Corruption et Justice’ était le thème d’Hamlet, de Revisor de Gogol, du Mariage de Figaro de Beaumarchais, et de l’œuvre d’Ibsen en général. Cela continuait avec ‘Le Crime Ne Paie Pas’, ‘La Morale, les Goûts et les Manières’, ‘La Poursuite du Bonheur’, jusqu’à ‘L’Exposition au Nazisme’. Furent jugées inappropriées ‘pour l’état mental et psychologique présent des Allemands, toutes les pièces acceptant la maîtrise aveugle du destin qui mène à une inévitable destruction et autodestruction, comme les classiques grecs.’ Furent également placés sur la liste noire Jules César et Coriolan [de Shakespeare] (‘glorification de dictateurs’) ; Prinz von Homburg et Kleist (‘chauvinisme’) ; Living Corpse de Tolstoï (‘une critique juste de la société mène à des fins antisociales’) ; toutes les pièces de Hamsun (‘de l’idéologie nazie pure et simple’), et toutes les pièces par qui que ce soit d’autre qui ‘[ont servi] le nazisme’.

Ayant en tête l’injonction de Disraeli selon laquelle ‘un livre peut être aussi terrible qu’une bataille’, un vaste programme de livres fut lancé, destiné en priorité à ‘projeter la version Américaine [de l’histoire] au lecteur allemand de la manière la plus efficace possible’. Avec l’aide de maisons d’éditions commerciales, le gouvernement d’occupation assura l’approvisionnement permanent de ‘livres génériques’ jugés ‘plus acceptables que les publications du gouvernement, parce qu’ils n’ont pas le relent de la propagande’. p.21-22

‘Il y a deux célèbres « derniers mots »,’ Bohlen aimait à dire. ‘Le premier est « l’alcool ne me fait aucun effet » ; et l’autre est « Je comprends les Russes. »’ p.36

La Folie du Gouvernement et du Socialisme – Un Échec Complet

http://www.armstrongeconomics.com/archives/42372



Je préviens depuis longtemps que l’expansion du gouvernement réduit la croissance économique et agit comme un trou noir absorbant de + en + de richesses, réduisant ainsi l’expansion économique. Si le gouvernement continue à croître, ce qui ne crée aucune richesse, au final vous vous retrouvez avec 100% de la consommation dus au gouvernement, ce qui revient au communisme. On devrait déjà se tenir que des caisses en bois dans la grande tradition du ‘Coin d’expression publique’ de Hyde Park, à Londres [où se tiennent les gens qui veulent exprimer leur opinion sur n’importe quel sujet, portant à controverse ou pas], criant: “HEY, OÙ EST-CE QU’ON VA COMME ÇA?!”

[caption id="" align="aligncenter" width="1382"] (V) Taux de Croissance sur la Décennie (H) Dépense Totale du Gouvernement (au début de la décennie) en % du PNB[/caption]

Voilà un graphique produit par l’OCDE auquel personne ne fait attention. Il montre clairement ce contre lequel je m’élève. Plus le taux de taxation est haut, plus la croissance économique est faible. Un lecteur nous l’a envoyé en disant que CHAQUE HOMME POLITIQUE devrait voir ce graphique. Le problème est qu’ils manquent de compréhension et ne mesurent pas sa signification. Il y a deux échelles et nous savons tous que ceux au pouvoir voient tout linéairement, une chose à la fois.



Je pourrais tenir une conférence prédisant le future et la faire payer 3,95$. Cela prendra moins d’une minute. “Salut, je suis Martin Armstrong. Je suis ici pour vous dire: vous êtes tous foutus! Merci beaucoup. Profitez bien de ce qu’il vous reste de libertés d’ici 2017.”

Il n’existe PAS DE PORTE DE SORTIE de ce bazar. Il faut tout simplement que nous nous effondrions. Le phénix est le symbole de ce processus. Il renaît de ses cendres. C’est, au final, le symbole même de ce cycle. […]

“A chattering crow lives out nine generations of aged men, but a stag’s life is four times a crow’s, and a raven’s life makes three stags old, while the phoenix outlives nine ravens, but we, the rich-haired Nymphs, daughters of Zeus the aegis-holder, outlive ten phoenixes.”

Hesiod, quoted by Plutarch, Obsolescence of Oracles 415c).

Tuesday 19 January 2016

Hyper Caché

Comment ça l'attaque ne s'est pas déroulée comme on nous l'a raconté?! Mais...mais, à qui faire confiance?!



Sur le HuffPost.

Cette histoire était belle. Trop belle? Elle est contestée fermement par les principaux intéressés, à savoir les six clients adultes de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, cloîtrés pendant quatre heures -une éternité- dans un congélateur du sous-sol avec un bébé de onze mois. Criant au mensonge, ces ex-otages sont en colère!

Sunday 17 January 2016

Rockefeller et pétrole abiotique

http://www.youtube.com/watch?v=vBk0EARky9c

L'école c'est vraiment dur

Maintenant les écoles se proposent de publier de faux carnets de notes pour ne pas heurter la sensibilité des + jeunes...

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Si après avoir passé en revue le carnet de notes ci-joint,
vous souhaitiez que nous éditions une seconde version
pour votre fils avec de meilleures notes, merci d'appeler
Mrs XXX sur l'extension 1003.

Friday 15 January 2016

Duping Delight & acteurs de crise

http://www.youtube.com/watch?v=hCZ4rY5lcyI

 

http://www.youtube.com/watch?v=S8M5P6FMuZs

 

http://www.youtube.com/watch?v=WRSRZESDJD0

Tuesday 12 January 2016

La révolution européenne à venir - Martin Armstrong

http://www.armstrongeconomics.com/archives/41730

[caption id="" align="aligncenter" width="1243"] Le Cycle Révolutionnaire de 86 ans[/caption]

[caption id="" align="aligncenter" width="1813"] Le Cycle de 86 ans des Dettes Souveraines[/caption]

J’ai prévenu par le passé que 2017 sera l’année du chaos politique. Ce sur quoi je veux attirer l’attention ici est le lien entre la crise de la dette souveraine et le Cycle des Révolutions. En 1933, Roosevelt arriva au pouvoir aux USA et orienta le pays vers le socialisme. La même année, 1933, a vu l’arrivée au pouvoir d’Hitler et de Mao. Ainsi 1934 a été l’année révolutionnaire. De telles révolutions ne sont pas forcément synonyme de sang dans les rues. La prochaine est due pour 2020 et nous devrions assister au retournement complet du système dans lequel nous vivons.

La révolution de 1848 a été dans la majeure partie un mouvement démocratique et un soulèvement contre les élites politiques. En 1848, Marx publiait « Le Manifeste du PC » avec Friedrich Engels, en conséquence de quoi il fut exilé à Londres. Là-bas, où il vécut le reste de sa vie, il écrivit le premier volume de « Das Kapital. » Cela a sans aucun doute influencé les révolutions qui ont ouvert la voir au communisme/socialisme. Cela a aussi inspiré l’effondrement des anciennes structures féodales et la création d’états nationaux indépendants. Cette vague révolutionnaire a commencé en France en février 1848 lorsque la monarchie a été renversée. Le communisme est en réalité né en France dans les ‘communes’ ou les gens vivaient dans une communauté partagée ou la propriété privée n’existait pas. Ce sont les Français qui convainquirent Marx que le communisme fonctionnerait mieux que le socialisme, ce qu’il avait prôné au départ.

Cette révolution de 1848 s’est répandue comme une maladie contagieuse, de manière similaire à ce à quoi la Révolution Américaine avait donné lieu au siècle précédent. La contagion de 1848 s’est répandue à travers la majorité de l’Europe et dans certaines parties de l’Amérique Latine. Au total, cela a impacté plus de 50 pays. Cela n’a en aucune manière été une coordination ou une coopération entre les différentes tendances révolutionnaires à travers l’Europe.

En général, une contagion est due six facteurs principaux : 1) un mécontentement généralisé face au leadership politique, tel qu’on l’a aujourd’hui ; 2) des revendications pour une participation accrue dans le gouvernement et la démocratie, où l’on constate une fois de plus que les républiques nous ont spolié de notre droit de vote ; 3) des revendications en faveur de la liberté de la presse, que l’on constate aujourd’hui sur internet ; 4) des revendications en faveur des classes ouvrières, qui, aujourd’hui, sont opprimées par des niveaux de taxation élevés ainsi que par les impôts sur les revenus et la TVA à +20% ; 5) la montée du nationalisme, à laquelle on assiste à nouveau grâce au terrorisme ; et enfin, 6) le regroupement des forces réactionnaires basé sur l’ordre ancien : royauté, aristocratie, armée, église, et les paysans, qui, une fois de plus, annonce la lutte des classes.

La Révolution Américaine a véritablement commencé en 1762, soit 86 ans avant 1848. En effet, le sujet de contention qui a mis le feu aux poudres de la Révolution Américaine était la pratique du gouvernement consistant à saisir de manière arbitraire les actifs et à fouiller les correspondances pour voir si quiconque écrivait quoi que ce soit de négatif à propos du gouvernement. Aujourd’hui, la NSA fait exactement ce que faisaient les hommes du roi. En 2014 et 2015, les actifs confisqués par la police [Civil Asset Forfeiture] ont dépassé en valeur les biens volés par les criminels. La police a remplacé les criminels à plus d’un titre. Ils peuvent saisir des biens et sont rarement inculpés pour avoir tué des civils de manière brusque. Ils se servent toujours de puissance mortelle, soit le droit qu’ils ont de tuer des suspects représentant un danger, plutôt que de résoudre les problèmes sans avoir à tuer quelqu’un.

Ces mêmes pratiques [leur permirent de fouiller n’importe quel lieu à leur SEULE discrétion]. Cela a été au final la raison derrière la Révolution Américaine, et c’est ce qui est devenu le 4ème Amendement de la Constitution, dont les juges se sont débarrassés et qui n’existe de facto plus.

Le procès qui en a marqué le commencement est Entick vs Carrington et trois autres messagers du roi, daté de novembre 1762. Il concernait une violation de propriété et l’intrusion sur la propriété du plaignant en cassant son bureau et ses boîtes pour fouiller et examiner ses documents.

L’avocat de la défense, James Otis, prononça, à Boston, que les ordonnances d’assistance du roi étaient « le pire instrument de pouvoir arbitraire, le plus destructeur des libertés anglaises et des principes fondamentaux des lois qui ait jamais été trouvé dans un ouvrage juridique anglais. » Ces ordonnances d’assistance autorisaient les employés du gouvernement de faire ce qu’ils voulaient, comme ils continuent à le faire de nos jours. Il nous incombe de prouver que nous avons des droits – ce n’est pas à eux de s’astreindre. Cela a placé « la liberté de chaque homme entre les mains de n’importe quel officier mesquin. »

Le président à venir, John Adams, était là dans le tribunal, à écouter l’argumentation d’Otis. Ce dernier, bien évidemment, perdit contre le juge qui ne rendait de décision qu’en faveur du roi. « À ce moment-là, » John Adams déclara, « fut le premier acte d’opposition aux revendications arbitraires de la Grande-Bretagne. À ce moment-là, l’enfant Indépendance est né. »

C’est de cela qu’il s’agit avec les cycles. Quatorze ans après 1762, la Révolution Américaine de 1776 a porté ses fruits avec la Déclaration d’Indépendance. Au bout de presque un Cycle de Pi (31,4 ans à partir du plaidoyer d’Otis) George Washington prêtait serment lors de son investiture comme Président et les USA étaient nés. Comme toujours c’est juste une question de temps.

Le simple fait que l’on puisse observer des cycles réguliers sur de longues périodes prouve une chose : on ne devrait jamais confondre le concept de LIBRE ARBITRE de l’individu avec les actes collectifs d’une société entière. Vous n’aurez jamais 100% des gens qui seront d’accord sur une chose. Par conséquent, vous n’êtes PAS obligé d’être avec la majorité, tel un robot. C’est votre LIBRE ARBITRE individuel. Vous ne seriez pas en train de lire ceci si vous faisiez partie de la majorité endormie. La société, en revanche, se déplace au sein d’un continuum, avec une sensation de mouvement perpétuel continu. Je l’ai déjà dit mais il faut que cela soit répété. Se focaliser sur la personnalité d’Hitler ou de Napoléon revient à passer à côté du sujet. C’est vrai. Ce n’est JAMAIS l’individu qui meut la majorité, c’est la majorité qui produit l’individu. Hitler fut emprisonné pour ce qui fut considéré comme des « crimes politiques » à la suite du putsch raté de Munich en novembre 1923. En prison, Hitler écrivit « Mein Kampf. » Dictant son ouvrage à Rudolf Hess, Hitler décrivit son idéologie politique ainsi que ses projets futurs pour l’Allemagne. Le premier volume fut publié en 1925, le second en 1926. Cependant, il arriva au pouvoir en 1933, soit à peu près 8,6 ans [1.000 x Pi (jours)] après la publication.

La société crée son leader, ça ne marche pas dans l’autre sens. Si l’on se concentre sur l’économie, cela indique que ça commence à chauffer pour le changement politique. Quel individu prend les rênes n’est pas le sujet. La société choisira TOUJOURS quelqu’un. Un individu ne peut pas forcer ses idées sur la société, quels que soient les cris qu’il pousse. Par conséquent, l’histoire des sociétés obéit à la physique comme tout le reste. Un corps en mouvement demeurera en mouvement à moins qu’une résistance quelconque le ralentisse. Les erreurs de gestion du gouvernement s’accroissent et réduisent la croissance au point que se produisent des mouvements anti-impôts qui mènent souvent à des révolutions.

[caption id="" align="aligncenter" width="1354"] Mouvement des Capitaux Nets des USA [Les USA ont été l'investisseur net qui a recapitalisé le monde après le 2ème GM][/caption]L’histoire est, en fait, modélisée par un système déterministe, non-linéaire et dynamique qui fait montre d’un comportement chaotique (Cycles de Panique). Identifier les changements minimes au sein d’un tel système, changements qui ont des effets sur la totalité du système même, se révèle fascinant, car de tels changements ne sont jamais perçus par les acteurs comme influençant un système bien plus dynamique. FATCA, par exemple, renverse directement l’expansion économique globale en forçant les Américains à retourner vers un environnement économique domestique qui fait empirer la déflation à l’extérieur des USA au fur et à mesure que le dollar augmente. Les flux de capitaux hors des USA ont rebâti l’économie mondiale, alors que maintenant, cette seule loi déclenche la conséquence inverse qui est de détruire l’économie mondiale. Ainsi, d’un point de vue mathématique, la plus infime déviation à l’échelle du système économique global créera un résultat fortement divergent. Cette action est inspirée par le fait que le gouvernement est incapable de se gérer lui-même, et encore moins l’économie, qu’il ne comprend pas.

Par conséquent, un homme seul ne peut pas faire de différence. J’ai essayé cette voie et me suis rapidement rendu compte que les meilleures idées étaient toujours ignorées du fait que les gens en charge ne considèrent que leur propre intérêt. Ce n’est JAMAIS l’individu mais la société qui doit arriver à un point où elle cherche une réponse et favorise une idée nouvelle. Rome s’est effondré au IIIème siècle, c’est à ce moment que la persécution des chrétiens a fortement augmenté. D’aucuns disaient que les dieux étaient en colère parce qu’il y avait trop de chrétiens, et c’est pourquoi ils ne répondirent pas aux prières des romains. Au final, de plus en plus de gens adoptèrent le point de vue opposé, que leurs prières demeuraient sans réponse parce qu’il s’agissait de faux dieux. La chrétienté surgît de ses cendres et Constantin pilla les temples païens – établissant  le christianisme comme nouvelle religion – afin qu’il puisse confisquer les richesses et redémarrer l’empire en déplaçant la capitale vers une nouvelle ville – Constantinople.

Ainsi, l’Histoire se répète parce que l’humanité ne change jamais. Ce qui la dirige c’est la majorité allant d’avant en arrière, un peu comme les victoires politiques respectives des Démocrates [~gauche] et des Républicains [~droite]. L’Histoire n’est pas faite par les idées des individus, les individus sont produits suite à une réponse de la société aux changements dans le flux d’une histoire qui se comporte de manière continue en répondant toujours de même à des forces qui ne changent pas d’un siècle à l’autre. À partir du moment où on abandonne l’analyse profonde de gens comme Hitler et qu’on prend du recul par rapport aux individus pour observer la communauté dans son ensemble, alors seulement l’Histoire commence à prendre forme, et l’on voit qu’elle se conforme, comme tout le reste, aux lois de la physique. Alors oui, on assistera à une révolution européenne. C’est inévitable.